Je n'aurais jamais pensé qu'on en était encore à ce point sur le droit à l'avortement...

Le 1er février, des femmes de toute l'Europe se sont mobilisées pour participer aux manifestations contre la réforme de la loi espagnole sur l'avortement.Le ministre espagnol de la Justice, Alberto Ruiz Gallardòn, a en effet exprimé l'intention de changer le concept à la base de l'interruption volontaire de grossesse, c'est-à-dire le libre choix de la femme, n'autorisant l'avortement que dans deux cas : violences sexuelles ou graves risque pour la santé des femmes.

Et ainsi, d'un seul coup, un droit que je croyais acquis aux femmes depuis quelque temps est remis en cause, pour la énième fois, par un pays européen qui voudrait être à la pointe de la vie civile.

En Italie, l'interruption volontaire de grossesse (IVG) n'est légale que depuis 1978, après les actions démonstratives de nombreux militants, comme les radicaux italiens. En 1975, en effet, le secrétaire du Parti radical, Gianfranco Spadaccia, a été arrêté. avec Adele Faccio et Emma Bonino pour s'être dénoncés aux autorités policières pour avoir pratiqué des avortements, alors clandestins. Une "action démonstrative à fort impact, qui a déclenché un vif débat, dans un pays catholique et traditionnel, ainsi que très masculin chauvin, comme l'Italie.

En 1978, donc, est venue une loi sur l'IVG, la fameuse loi n° 194, qui a établi qu'une femme pouvait volontairement et librement recourir à l'avortement dans les 90 premiers jours, alors qu'au quatrième et cinquième mois l'interruption n'était autorisée que pour des raisons de santé concernant la femme ou l'enfant La loi est toujours en vigueur, mais souvent des femmes et des hommes italiens ont dû intervenir pour la défendre des tentatives de réforme, comme nous vous l'avons dit dans cet article.

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A ces menaces de réforme, qui tendent à coloniser à nouveau le corps et la volonté féminine par le biais des lois étatiques, s'ajoute une forme beaucoup plus subtile et insidieuse de limitation de la liberté, et celle de l'objection de conscience des médecins qui devraient pratiquer des avortements. . En fait, il a été calculé que 68% des médecins italiens refusent de pratiquer des avortements volontaires, en utilisant l'instrument de l'objection de conscience, limitant effectivement les libertés garanties par la loi 194 et rendant l'avortement plus difficile à obtenir.
Ce qui m'a le plus frappé, c'est le pourcentage de médecins réfractaires dans le centre-sud : entre 80 et 85 % ! Un pourcentage énorme, peut-être aussi à la base de la diminution du nombre d'avortements entre 2011 et 2012, selon les données du rapport annuel du ministère de la Santé sur la loi 194.

Un dernier cas intéressant concernant l'Italie (et au-delà) a été celui d'une discussion au Parlement européen, qui a rejeté à la majorité le droit à un avortement "sûr et légal" dans toute l'Europe. Le motif du litige était, entre autres, la possibilité d'obtenir un avortement pour les filles de moins de 18 ans sans autorisation parentale (nécessaire également en Italie pour les mineures). Avec le rejet, cependant, d'autres voix de la loi ont également sauté, ce qui a établi des critères d'éducation sexuelle et de prévention. Un pas en arrière dans « l'Europe des droits communautaires.

Les reculs du droit à l'avortement

Outre l'Espagne, voici d'autres cas de recul sur l'avortement par des pays considérés comme en pointe :

1. Aux États-Unis, la Chambre des représentants a approuvé une mesure visant à inciter les assureurs-maladie à cesser de payer les remboursements en cas d'avortement.

2. En France, 40 000 personnes ont manifesté contre la loi IVG de 1975, suscitant l'inquiétude des pressions libérales tueuses dans un pays considéré comme à la pointe de la laïcité et des droits.

Les pays de l'UE qui refusent le droit à l'avortement volontaire

1. L'avortement est illégal en Pologne depuis 1997, bien que membre de l'Union européenne depuis 2004. Environ 100 000 avortements clandestins sont pratiqués chaque année.

2. En Irlande, l'avortement n'est autorisé que si la grossesse constitue une menace pour la santé de la femme.

3. Malte Et Chypre elles n'autorisent les avortements qu'en cas de menace pour la santé de la femme, de grossesse suite à des violences sexuelles et de malformations du fœtus.

Les pays de l'UE qui ont légiféré tardivement sur l'avortement

1. La Belgique n'a officiellement légalisé l'avortement volontaire qu'en 1990, auparavant il n'était que « toléré ».

2. Le Portugal n'a légalisé l'avortement avant la dixième semaine de grossesse qu'en 2007.

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