Biens de (f) luxe : femmes fertiles exclues du temple indien

Il existe de nombreux paradoxes dans le monde. L'un d'eux est le fait qu'en Inde, dans le temple du dieu de la fertilité, tous sont admis sauf les femmes en âge de procréer. Il s'agit du temple de Sabarimala, situé dans l'état du Kerala et dédié au dieu Ayyappan. La raison du veto réside dans le fait que c'est précisément dans ce temple que, selon le mythe, se déroule la phase de brahamcharya de la divinité, une période de célibat. Ainsi, l'entrée de femmes fécondes dans le sanctuaire aurait pour conséquence néfaste de mettre le dieu Ayyappan en tentation.

En 2018, il y a eu une première tentative de la Cour suprême de prononcer une sentence mettant fin au veto, contrairement à la liberté de culte et à l'article 25 de la Constitution sur l'égalité des sexes. Le changement sur le papier ne s'est pas concrétisé, à tel point que les femmes qui ont tenté d'y accéder, principalement des militantes, se sont retrouvées face à des résistances et, parfois, aux menaces des fidèles les plus orthodoxes qui craignent, en l'occurrence, de déchaîner la colère du dieu. La question ne s'arrête pas là. Le 13 janvier, les portes du tribunal rouvriront à nouveau dans lequel un collège de 9 membres sélectionnés par la Cour suprême se réunira pour rediscuter de la résolution de 2018.

Parmi les pays les plus dangereux pour les femmes

L'Inde est le quatrième pays le plus dangereux au monde pour les femmes et le premier parmi les nations qui font partie du G20. Selon un sondage réalisé par Thomson Reuters, qui nous donne un tableau de la situation tout sauf rose. Violence sexuelle, cicatrices à l'acide, harcèlement, faible niveau d'alphabétisation et discrimination. Les chiffres parlent d'eux-mêmes. En 2017, 33 658 cas de viol ont été enregistrés, 90 viols signalés chaque jour, sans tenir compte de tous ceux qui ne sont pas signalés par crainte qu'ont les victimes de subir une forme de stigmatisation par la société. Sans considérer toutes les filles forcées de se marier à un âge mineur. Selon les données recueillies par l'ONU, Save the Children et Terre des Hommes à l'occasion de la Journée mondiale de défense des filles 2016, l'Inde est le pays avec le plus grand nombre d'enfants mariées, plus de 24,5 millions de filles. se marier avant d'avoir 18 ans.

Voir également

Les mimosas pour la journée de la femme : pourquoi sont-ils le symbole de cette journée ?

Menstruation : quand la femme est considérée comme impure

Un autre tabou auquel les femmes indiennes doivent faire face est celui de la menstruation. Le cycle menstruel n'est pas reconnu comme un phénomène naturel et physiologique dans la vie des femmes, mais comme un stigmate. Dans les familles plus orthodoxes, pendant la menstruation, les femmes sont contraintes à l'isolement pendant trois jours, afin d'éviter les contacts intimes avec leurs maris. De plus, tout dans la maison doit être séparé, comme la vaisselle, pour éviter la "contamination" par la femme menstruée qui ne pourra même pas accéder à la cuisine, considérée un lieu sacré à l'intérieur de l'habitation. Après le troisième jour, les femmes sont soumises à un lavage symbolique visant à les purifier comme "sales". Ce traitement est le résultat d'une profonde méconnaissance en la matière, une méconnaissance payée au prix fort, surtout par les jeunes femmes. De nombreuses études à cet égard, en effet, révèlent qu'environ 23% des filles arrêtent d'aller à l'école après leurs premières règles, ce qui contribue à augmenter le taux déjà élevé d'abandon scolaire chez les femmes.

Mots Clés:  Vieille Maison Mariage Vieux Couple